Dans le football, la joie et la douleur sont souvent liées et ce fut encore le cas en ce samedi après-midi au Holstein-Stadion à Kiel. Tandis que le KSV, qui venait d'être relégué, effectuait un dernier tour d’honneur sous les applaudissements de l'ensemble des spectateurs, les 1 600 supporters fribourgeois attendaient de fêter, en compagnie de l’équipe et du staff, leur qualification européenne assurée.

En conférence de presse après le match, Julian Schuster a eu quelques mots à l’égard de son adversaire du jour : « Tout d’abord, c’est important pour moi d’exprimer toute l’estime que j’ai pour le Holstein Kiel.  Cela fait mal de vivre ça de si près aujourd’hui. Sur l’ouverture du score, nous n’avons pas bien défendu mais l’équipe se distingue par sa confiance en ses qualités et sa patience. Je suis très heureux pour l’équipe et pour les supporters et je suis également très content de la victoire ».

Le Sport-Club a abordé ce dernier match à l’extérieur de la saison avec un changement dans son onze de départ, par rapport au match nul face à Leverkusen la semaine dernière. Noah Atubolu a remplacé Florian Müller dans les buts. Müller, futur papa, manquait également à l’appel tout comme Eren Dinkci, Niklas Beste (tous deux en proie à des problèmes musculaires) et Maximilian Philipp (problèmes de genou).

L’entraîneur du KSV Marcel Rapp avait opéré un changement avant ce match capital. C’est Magnus Knudsen qui a remplacé Nicolai Remberg (suspendu) au milieu de terrain.

Un début de match intense

Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que le match s’emballe. Ritsu Doan, sur un coup franc prolongé vers le centre par Matthias Ginter, a éliminé deux adversaires dans un petit espace et a tiré à quelques millimètres du but (4^e). Du côté adverse, c’est une frappe lointaine de Steven Skrzybski qui a fui le cadre d’Atubolu (9^e).

Avec sept points pris en trois matchs, le KSV avait non seulement prix des points vitaux dans la lutte pour le maintien mais avait également fait le plein de confiance. Le club du nord de l’Allemagne a joué avec courage face au SC et s’est procuré de bonnes occasions malgré un bon début de match de la part des Fribourgeois : la tête d’Alexander Bernhardssons était trop sur Atubolu qui s’est emparé du ballon sans problème (22^e).

Ginter sur la barre, Rosenboom ouvre le score

L’ouverture du score de Kiel à la 24^e minute n’était pas imméritée mais était plutôt rageante pour le SC. Avant que Lasse Rosenboom ne conclue un contre rondement mené en un-contre-un face à Atobolu, Matthias Ginter avait touché la barre sur un très bon service de Vincenzo Grifo. Trois minutes plus tard, c’est l’italo-allemand qui a touché le poteau d’une belle frappe enroulée.

Le onze fribourgeois a vite réagi après l’ouverture du score et s’est montré encore plus présent dans les duels et plus déterminé dans la construction du jeu. Et pourtant, l’égalisation ne voulait pas venir. Il est clair que plus d’un supporter a cru voir cette tête de Max Rosenfelder au fond des filets. Shuto Machino a sauvé le ballon sur sa ligne et c’est ensuite Ritsu Doan qui s’est heurté au portier de Kiel.

Manzambi et Höler retournent le match

C’est dans les arrêts de jeu de la première mi-temps qu’est venue la lumière. Après une longue vérification de la VAR qui n’a pas accordé de penalty au SC, la remise en jeu qui a suivi a mené à l’égalisation. Manzambi est resté solide dans son duel aérien avec Dähne et a propulsé le ballon au fond des filets (45^e+2).

Ce fut la dernière action du match pour le buteur qui a été remplacé par Lucas Höler au retour des vestiaires. Ce dernier est vite rentré dans la partie. Après un beau travail de Doan et un centre très précis de Grifo, l’attaquant a repris le ballon de la tête pour donner l’avantage au SC (58^e).

Etant donné que le 1. FC Heidenheim menait à ce moment du match 2-0 contre l’Union, les hôtes devaient lancer toutes leurs forces dans la bataille pour éviter la relégation. Mais le SC n’a laissé que très peu d’espaces et attendait l’adversaire pour mieux le contrer ensuite.

A un quart d'heure de la fin du match, le tableau d'affichage du Holstein-Stadion indiquait toujours une courte avance fribourgeoise. L’intensité de la confrontation est restée très haute. Les duels ont tous été joués à fond mais les occasions de but ont été plutôt rares.

En fin de match, la pression de Kiel était encore montée d’un cran, notamment sur le côté gauche. Même après huit minutes d’arrêt de jeu, le score n’a pas bougé. Kiel n’a pas pu éviter la relégation et les Fribourgeois ont pu célébrer leur qualification européenne désormais assurée.

Photo : Fabian Bimmer