Tout était prêt. Dernière journée, match à domicile, stade plein, situation claire : avec une victoire, nous aurions pu réaliser notre rêve de Ligue des Champions. Et pendant longtemps, tout portait à croire que les joueurs allaient y parvenir – mais finalement, nous rentrons les mains vides. 1-3 contre Francfort. La League Europa au lieu de la C1.

Et pourtant : ce n’est pas une défaite qu’on ressent. C’est plutôt la fin d’un voyage fou, intense, imparfait, mais magnifique.

Doan donne de l’espoir au SC

Le début ? Tout simplement exceptionnel. Un pressing de tous les instants, dès la première minute. Chaque ballon a été attaqué, chaque duel disputé comme si toute la saison en dépendait – ce qui, en réalité, était le cas. Puis vint la 27^e minute : touche longue de Lienhart, comme un coup franc, déviation de la tête par Ginter – et au second poteau, Ritsu Doan est parfaitement placé. 1-0, le stade explose.

L’équipe était sur la bonne voie. Et rien ne laissait penser qu’elle allait s’en écarter.

Mais ensuite – comme souvent dans le foot – une scène a fait tout basculer. Juste avant la pause, le ballon revient par miracle vers Knauff, Lienhart rate son intervention, et Knauff ne manque pas sa tentative. 1-1 (45’+4). Une égalisation cruelle, sortie de nulle part.

Francfort frappe coup sur coup

Après la pause, l’Eintracht est mieux revenu. Le SC était légèrement désorganisé. Pourtant : le deuxième but pour les visiteurs, de Kristensen (61^e), a fait l’effet d’un coup de poing à l’estomac. Et à peine le temps de réagir que Skhiri inscrit le troisième (63^e) – sur une action où deux joueurs de Fribourg ont fini au sol. Malgré la blessure de Rosenfelder, l’arbitre a ignoré les protestations.

La colère dans le stade était palpable. Le VAR a mis une éternité à vérifier une scène anodine auparavant – mais ici ? Rien. Aucun contrôle, aucune intervention. Juste de la frustration.

Rosenfelder a dû sortir, Kübler est entré, Ginter monté en attaque, et nos joueurs ont livré toutes leurs forces dans la bataille. Mais Francfort est resté solide, a gagné du temps et géré habilement son avantage jusqu’au bout.

La fierté au-dessus de la déception

Quand Benjamin Brand a sifflé la fin du match, après dix minutes de temps additionnel, un silence a pris place… mais pas pour longtemps. Tout le stade s’est levé. « Debout pour le SCF » a résonné dans les tribunes. Et tout le monde s’est levé. Pour cette équipe, pour cette saison, pour ce club.

Oui, cela n’a pas suffi. Mais quel voyage. Quelle aventure. Quel groupe que celui qui nous a représentés chaque semaine sur ce terrain.

Nous jouerons l’Europe. Une nouvelle fois. Et si quelqu’un nous avait dit il y a quelques années qu’on serait déçus de finir cinquièmes… Nous ne l’aurions sans doute pas cru.

L’Europe nous appelle. Et nous lui répondons.

Photo : Achim Keller